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DU SOULÈVEMENT DE HALÂDJOÛN.

Lorsque le sultan fut arrivé à Daoulet Âbâd, et qu’il se trouva ainsi fort éloigné de la contrée gouvernée par l’émîr Halâdjoûn, celui-ci se révolta dans la ville de Lahore et prétendit au pouvoir. Il fut assisté en cela par l’émîr Kuldjund, qui devint son vizir. La nouvelle parvint à Dihly, au vizir Khodjah Djihân ; ce dernier fit des recrues, rassembla les troupes, enrôla les Khorâçâniens et prit les gens de tous les employés du sultan qui étaient fixés dans la capitale. C’est ainsi qu’il s’empara de tous mes compagnons, car je demeurais à Dihly. Le souverain envoya au vizir, pour l'aider, deux chefs principaux, dont l’un était Keïrân, roi saffdâr, c’est-à-dire « celui qui aligne les soldats ; » l’autre, le roi Témoûr, le chorbdâr, ce qui veut dire « l’échanson ». Halâdjoûn sortit avec des troupes, et le combat eut lieu au bord d’un grand fleuve. Le rebelle fut battu, il s’enfuit, et beaucoup de ses soldats furent noyés dans la rivière. Le vizir