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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/391

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avec nous, en compagnie de tes fils. » Elle répondit : « Ne dois-je pas faire comme les femmes des Hindous qui brûlent leur corps avec leurs maris ? Moi aussi, je veux mourir si mon époux meurt, et vivre s’il vit. » Ses beaux-frères la laissèrent ; le sultan ayant eu connaissance de son discours, ce fut là une cause de bonheur pour cette femme, car il eut compassion d’elle. Le jeune homme ou eunuque, Sohaïl, atteignit Nasr Allah, un desdits frères ; il le tua et apporta sa tête au souverain ; il amena aussi la mère de ’Aïn almolc, sa sœur et sa femme. Elles furent livrées au vizir, et logées dans un pavillon près de celui de ’Aïn almolc. Ce dernier allait les y trouver, restait souvent avec elles et retournait ensuite à sa prison.

Dans l’après-midi du jour de la déroute, l’empereur ordonna de mettre en liberté la multitude qui suivait ’Ain almolc, comme les conducteurs des bêtes de somme, les petits marchands, les serviteurs et autres gens sans importance. On lui amena le roi Ibrâhîm albendjy, dont il a été fait mention ci-dessus ; alors le chef de l’armée, le roi Nouâ,