vizir conduisit ’Aïn almolc au souverain. On avait fait monter l’émîr rebelle sur un taureau, et il était tout nu, sauf les parties génitales, qui étaient recouvertes d’un lambeau d’étoffe attaché par une corde, dont les bouts étaient passés au cou du captif. Celui-ci resta à la porte de la tente, ou serâtcheh, le vizir entra, et le souverain lui offrit aussitôt le sorbet, à cause de sa bienveillance pour lui. Les fils des rois se portèrent près de ’Aïn almolc ; ils l’injurièrent, lui crachèrent à la figure et souffletèrent ses camarades. Le sultan lui expédia le grand roi (Kaboûlah), qui lui dit ; « Quelle abommable action as-tu commise ? » ’Aïn almolc ne répondit rien. Le souverain donna l’ordre qu’on revêtît le prisonnier avec les habits que portent les conducteurs des bêtes de somme ; qu’on lui mît quatre chaînes aux pieds ; qu’on attachât ses mains à son cou, et qu’on le livrât à la garde du vizir Khodjah Djihân.
Les frères de ’Aïn almolc passèrent le fleuve en fuyards, et ils arrivèrent à la ville de ’Aoudh. Ils prirent leurs femmes, leurs enfants, tous les biens qu’ils purent ramasser, et dirent à l’épouse de leur frère prisonnier : « Sauve-toi