l’on appelle Athâ, c’est-à-dire « père. » Il nous y donna l’hospitalité et fit des vœux en notre faveur. Le kâdhi nous traita aussi ; mais j’ignore son nom.
Après notre départ de Serâtchoûk, nous marchâmes, durant trente jours, d’une marche rapide, ne nous arrêtant que deux heures chaque jour, l’une vers dix heures de la matinée, et la seconde au coucher du soleil. Chacune de ces stations durait seulement le temps nécessaire pour faire cuire le doûghy (espèce de millet) et pour le boire. Or il est cuit après un seul bouillon. Ces peuples ont de la viande salée et séchée au soleil, qu’ils étendent par-dessus cette boisson ; enfin, ils versent sur le tout du lait aigri. Chaque homme mange et dort seulement dans son chariot durant le temps de la marche. J’avais dans mon arabah trois jeunes filles. C’est la coutume des voyageurs d’user de vitesse en franchissant ce désert, à cause du peu d’herbage qu’il produit : les chameaux qui le traversent périssent pour la plupart, et ceux qui survivent ne servent de nouveau que l’année suivante, lorsqu’ils ont repris de l’embonpoint. L’eau, dans