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ce désert, se trouve dans des endroits placés à des intervalles déterminés, à deux ou trois jours de distance l’un de l’autre ; elle est fournie par la pluie ou par des puits creusés dans le gravier.

Lorsque nous eûmes traversé ce désert, ainsi que nous l’avons dit, nous arrivâmes à Khàrezm. C’est la plus grande et la plus belle ville des Turcs ; elle possède de jolis marchés, de vastes rues, de nombreux édifices, et se recommande par des beautés remarquables. Ses habitants sont si nombreux, qu’elle tremble, pour ainsi dire, sous leur poids, et qu’ils la font ressembler, par leurs ondulations, à une mer agitée. Je m’y promenai à cheval pendant un jour, et j’entrai dans le marché. Lorsque j’arrivai au milieu et que j’atteignis l’endroit où l’on se serrait le plus, et que l’on appelle choûr (est-ce le mot persan choûr, « commotion, agitation, tumulte », et aussi « marché aux chevaux ? » ), je ne pus dépasser ce lieu, à cause de la foule qui s’y pressait. Je voulus revenir sur mes pas ; cela me fut également impossible, et par le même motif. Je demeurai confondu, et je ne parvins à m’en re-