Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/405

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roi Albâïazîdy, son parent par alliance, ou beau-frère, à la tête de quatre mille hommes d’avant-garde, qui furent attaqués par les troupes du juge Djelâl eddîn et mis en fuite. Ils furent ensuite assiégés à Boloûdhrah, et l’on combattit même dans cette cité. Dans l’armée du juge Djelâl eddîn il y avait un cheïkh nommé Djaloûl, qui était un brave ; il ne cessait de tomber sur les soldats, de les tuer, et de demander le combat singulier ; mais personne ne se hasardait à se mesurer en duel avec lui. Un jour il lança son cheval, qui s’abattit dans une fosse ; Djaloûl tomba, il fut tué, et l’on trouva sur lui deux cuirasses. On envoya sa tête au sultan ; on crucifia son corps sur la muraille de Boloûdhrah, et l’on porta de ville en ville ses mains ainsi que ses pieds.

A l’arrivée du souverain avec les troupes, le juge Djelâl eddîn ne put plus résister, et il prit la fuite avec ses compagnons. Ils abandonnèrent leurs biens et leurs enfants ; tout cela fut saisi, et l’on entra dans la ville de Cambaie. Le sultan y resta quelques jours, puis il partit et y laissa son