Aller au contenu

Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/430

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quand ce fut mon tour, j’entrai et vis le sultan assis sur un fauteuil ; je le pris pour un des chambellans, jusqu’à ce que j’aperçusse avec lui le roi des confidents intimes, Mâssir eddîn alcâfy alharaouy, que j’avais connu au temps de l’absence du souverain. Le chambellan s’inclina, et je fis comme lui ; émir Hâdjib vint à ma rencontre, et c’est le fils de l’oncle du sultan, appelé Fîroûz ; je m’inclinai une seconde fois, à son exemple. Alors le roi des confidents intimes me dit : « Au nom de Dieu, notre maître Badr eddîn ! » On me nommait de la sorte dans l’Inde ; et quant aux mots « notre maître », c’est un titre que les Indiens donnent à tout individu lettré.

Je m’approchai du sultan, qui prit ma main, la serra, continua à la tenir, et me parla de la manière la plus affable. Il me dit eu persan : « La bénédiction est descendue, ton arrivée est heureuse, sois tranquille ; je serai envers toi si miséricordieux, je te donnerai tant de richesses, que tes compatriotes le sauront et viendront te trouver. » Puis, il