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D’UN SECOND CADEAU EN ARGENT QUE ME FIT L’EMPEREUR, ET DU RETARD QU’ÉPROUVA LE PAYEMENT.

Je me trouvais un jour dans la partie du château consacrée aux audiences, et c’était quelque temps après que j’eus été investi de la dignité de juge et que j’eus reçu les bienfaits du sultan. J’étais assis sous un arbre, et il y avait à mon côté notre maître Nâssir eddîn attirmidhy, le savant prédicateur. Un chambellan sortit, appela notre maître Nâssir eddîn, qui entra chez le souverain. Il en reçut un vêtement d’honneur et un Korân orné de pierres précieuses. Ensuite un chambellan vint à moi, et dit : « Donne-moi quelque chose, et je te procurerai un khatth khord « petit écrit » de douze mille (dinars), que le maître du monde a ordonné de te payer. » Je ne le crus point et pensai qu’il voulait me tromper ; mais il insista sur son propos, et l’un de mes compagnons dit : « Moi, je lui donnerai. » Il lui donna deux ou trois dinars, et le chambellan apporta un khatth khord, ce qui veut dire « le petit écrit », du contenu qu’il avait dit, et avec son visa. Il portait ceci : « Le maître