Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/445

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du monde ordonne qu’on paye sur le trésor très-copieux, à un tel, telle somme, par les soins d’un tel, c’est-à-dire par suite de sa notification ou de son visa. »

Celui qui transmet l’ordre écrit son nom ; trois émîrs y mettent leurs signatures, et ce sont : 1° le grand khân Kothloû khân, précepteur du souverain ; 2° le kharithehdâr, qui a en dépôt les rames de papier et les roseaux pour écrire ; 3° l’émîr Nocbïah addéoâddâr « le porte-encrier » ; c’est celui qui a la garde des encriers. Quand tous ceux-ci ont mis leur griffe sur le brevet, on l’envoie aux bureaux du vizirat, où les secrétaires en prennent copie ; puis ou l’enregistre dans les bureaux du contrôle ou des visas, et dans ceux de l’inspection. On expédie le perouâneh « la patente, le diplôme », qui est l’ordre du vizir au trésorier de débourser la somme. Celui-ci en prend note dans ses bureaux ; tous les jours il écrit un résumé, ou rapport succinct, des sommes que le sultan a commandé de payer ce jour-là, et il le lui présente. Lorsque le prince veut que son don soit acquitté immédiatement, il donne ses ordres