Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/467

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m’avançai après lui, pour les salutations du départ ; j’aimais rester, mais les suites ne furent pas heureuses pour moi. Le souverain me dit : « Quels sont tes besoins ? » Je tirai de la poche une note, où étaient consignées six demandes ; le sultan m’ordonna de parler en arabe, et je dis : « Le maître du monde m’a donné la charge de juge, et je n’ai pas encore siégé comme tel ; je ne veux pas conserver le titre sans les fonctions. » Il me commanda de les exercer, aidé par les deux substituts. Puis il me dit : « Voyons, et après ? » Je repris : « Que ferai-je avec la chapelle sépulcrale du sultan Kothb eddîn ? J’y ai donné des appointements à quatre cent soixante personnes, tandis que le revenu des biens légués en sa faveur ne suffit pas pour couvrir ces dépenses, ni pour payer la nourriture de ces gens. » Il dit au vizir : Pendjâh hazâr, ce qui signifie « cinquante mille » ; et il ajouta : « Il te faut absolument la récolte par anticipation. » Cela voulait dire : « Donne-lui cent mille mann ou mesures des fruits de la terre, savoir : de blé et de riz, afin qu’il les dépense cette année-ci, en attendant les productions du sol