Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/466

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jours l’inspecteur de la tombe du sultan Kothb eddîn, dont nous avons déjà parlé. Il vénérait ce sépulcre d’une manière inouïe, car il avait été serviteur de Kothb eddîn. Je l’ai vu, dans ses visites à ce tombeau, prendre les babouches du mort, les baiser et les mettre sur sa tête. C’est une habitude, parmi les Indiens, de placer les pantoufles du défunt sur un coussin, près de sa sépulture. Toutes les fois que le sultan venait à ce tombeau, il s’inclinait et rendait hommage, comme il faisait à Kothb eddîn lorsqu’il vivait. Il respectait beaucoup aussi la femme de ce dernier, et l’appelait « ma sœur » ; il la mit en compagnie de ses femmes, et la maria plus tard au fils du juge du Caire, qu’il favorisa à cause d’elle ; il allait rendre visite à cette dame tous les vendredis.

Quand l’empereur fut sorti, il nous envoya chercher pour nous faire ses adieux. Le fils du juge du Caire se leva, et dit : « Je ne dirai pas adieu au maître du monde, ni ne me séparerai de lui. » Cela lui porta bonheur plus tard. Or, le sultan répondit : « Va, et prépare-toi pour le voyage. » Je