Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/469

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toujours quelqu’un pour faire parvenir ton affaire à mon oreille. Règle tes dépenses sur ce que je t’ai alloué ; car le Dieu très-haut a dit : « N’attache pas ta main à ton cou, mais ne l’ouvre pas non plus de toute sa largeur. » (Korân, xvii, 31.) « Mangez et buvez, mais ne soyez pas trop prodigues. » (Korân, vii, 29.) « Et ceux qui, dans leurs dépenses, ne sont ni prodigues, ni avares (ce sont les vrais serviteurs du Miséricordieux) ; en effet, il existe un juste milieu entre ces deux excès. » (Korân, xxv, 67.) Quand j’eus entendu ces paroles, je voulus baiser les pieds du monarque, qui s’y opposa ; il toucha ma tête avec sa main, j’embrassai celle-ci, et me retirai.

Je retournai à la capitale et m’occupai à faire réparer ma maison ; je dépensai quatre mille dinars, dont six cents me furent payés par le conseil d’état, et je déboursai le reste ; je fis bâtir une mosquée vis-à-vis de ma maison. Je m’occupai aussi des arrangements pour le tombeau du sultan Kolhb eddîn. Le souverain avait ordonné de bâtir sur ce sépulcre une coupole s’élevant dans l’air à la hauteur de cent coudées, et, par conséquent, plus haute de vingt coudées que