Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/472

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ment les gens employés, mais aussi les allants et les venants. La disette était alors très-grande, et la population était soulagée par ces distributions d’aliments, dont la nouvelle se répandit au loin.

Le roi Sabîh alla trouver le sultan à Daoulet Abâd, et le souverain lui ayant demandé des nouvelles de la capitale, il lui répondit : « S’il y avait à Dihly seulement deux individus dans le genre d’un tel (notre voyageur), on ne serait pas affligé par la famine. » Le sultan fut charmé d’entendre un tel propos, et m’envoya un vêtement d’honneur de sa propre garde-robe. Dans les grandes solennités, je consommais cent mesures de farine et une quantité analogue de viande. Je donnais à manger aux fakîrs et aux pauvres ; quant aux gens soldés ou pensionnaires, on plaçait devant chacun d’eux sa portion. Nous allons bientôt raconter l’usage des Indiens à ce sujet. Les solennités auxquelles nous venons de faire allusion sont les deux fêtes (la fête de la rupture du jeûne et celle des sacrifices), le jour de la noble naissance (celle de Mahomet), le jour d’Achoûrâ (le dixième du mois de moharram), la nuit du milieu du mois de cha’bân et le jour de la mort du sultan Kothb eddîn.