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DE LA MANIÈRE DONT LES INDIENS ET D’AUTRES PEUPLES DONNENT À MANGER DANS LES FESTINS AUX PERSONNES INVITÉES.

C’est l’usage dans l’Inde, de même que dans le pays de Sera, de placer un buffet, une fois que le repas prié est fini, devant chaque noble, jurisconsulte, cheïkh ou juge. Ce buffet ressemble à un berceau d’enfant ; il est pourvu de quatre pieds, et sa partie supérieure est nattée avec des feuilles sèches de palmier, de coco et autres analogues. On met sur ce meuble des gâteaux, un mouton rôti, quatre pains ronds pétris avec du beurre, remplis de la pâtisserie nommée sâboûniyah (littéralement « savonneuse » ; elle est faite avec de l’huile de sésame, de l’amidon, des amandes et du miel), et recouverts avec quatre morceaux de la pâte douce qui a la forme d’une brique. On place aussi, sur ledit buffet, un petit disque en cuir contenant des sucreries et du hachis, et l’on recouvre le meuble avec une étoffe de coton toute neuve. Les personnes qui sont d’un rang un peu inférieur à celles que nous venons de nommer ne reçoivent devant elles qu’un demi-mouton, qu’on appelle zallah (c’est-à-dire « vivres qu’on