Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/478

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nous réunîmes tous dans ma demeure. ’Azîz formula contre Chanis eddîn plusieurs griefs, parmi lesquels il y avait ceci : Qu’un domestique de Chams eddîn, appelé Ridha almoltâny, était entré dans le logement du trésorier dudit ’Azîz, qu’il y avait bu du vin et volé cinq mille dinars dans la caisse du trésorier. J’interrogeai Ridba sur ces inculpations ; il répondit qu’il n’avait pas bu de vin depuis son départ de Moltàn, à savoir huit ans avant cet instant-là. Alors je repris : « Tu en as donc bu à Moltân ? » Il répliqua : « Oui, certes. » Je lui fis donner quatre-vingts coups de cravache, et le fis mettre en prison au sujet de l’accusation de vol, par suite de ses mauvais antécédents.

Je partis d’Amroûhâ, après avoir été absent de Dihly environ deux mois ; chaque jour j’égorgeais un bœuf pour mes compagnons. Ceux-ci restèrent encore, afin d’amener les grains pour lesquels j’avais une assignation sur’Azîz, et dont le transport était à sa charge. Par conséquent il en distribua aux habitants des villages qui étaient sous son inspection trente mille