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DE L’ORDRE DU SULTAN POUR QUE JE ME RENDISSE PRÈS DE LUI, DE MON REFUS DE REPRENDRE DU SERVICE, ET DE MON ZÈLE POUR LA DÉVOTION.

Lorsque le souverain sut que je m’étais retiré du monde, il me fit demander ; il se trouvait alors dans le pays de Sîouacitân (Sihwan). Je me rendis auprès de lui dans le costume des moines, et il me parla de la manière la plus affectueuse et la plus affable. Il m’invita à reprendre mes fonctions ; mais je refusai, et le priai de me permettre de voyager vers la province de Hidjâz ; il m’accorda cette permission. Je quittai le sultan et me logeai dans un ermitage qui prend son nom du roi Bachîr ; c’était dans les derniers jours du mois de djoumàda second, de l’année quarante-deux (742 de l’hégire = décembre 1341 de J. C). J’y passai, tout adonné aux pratiques de dévotion, le mois de radjah et les dix premiers jours de cha’bân. Je parvins à jeûner cinq jours de suite, après lesquels je ne mangeai qu’un peu de riz, sans assaisonnement. Tous les jours je lisais le Korân, et dormais le temps que Dieu voulait. Quand