Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/486

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je prenais des aliments, ils me faisaient mai, et quand je m’en abstenais, je trouvais le repos. Quarante jours se passèrent de la sorte, et puis le sultan m’envoya chercher une seconde fois.


DE L’ORDRE QUE LE SULTAN ME DONNA DE PARTIR POUR LA CHINE, EN QUALITÉ DE SON AMBASSADEUR.

Après que j’eus passé quarante jours dans l’ermitage, le sultan m’envoya des chevaux sellés, des esclaves des deux sexes, des habits et de l’argent pour la dépense ; je revêtis ces habits et allai trouver le souverain. J’avais une tunique courte de coton bleu, doublée, que je portai constamment tout le temps de mes exercices de dévotion. Lorsque je i’ôtai pour endosser les habillements envoyés par le sultan, j’éprouvai une sorte de répugnance pour mon action, et toutes les fois que je jetais les yeux sur cette tunique, je voyais comme une lumière dans mon cœur. Je conservai près de moi cet habit, jusqu’au moment où il me fut volé en mer par les infidèles.

Étant arrivé chez le sultan, il m’honora plus encore qu’il n’avait l’habitude de le faire, et il me dit : « Je t’ai envoyé