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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/52

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tachais devant tous les autres. Il vécut trois années entières à mon service, et après sa mort, ma situation changea.

La khâtoûn Djîdja Agbâ, femme du kâdhi, m’envoya cent dinars d’argent. Sa sœur Torâbec, femme de l’émir, donna en mon honneur un festin, dans l’ermitage fondé par elle, et y réunit les docteurs et les chefs de la ville. Dans cet édifice on prépare de la nourrilure pour les voyageurs. La princesse m’envoya une pelisse de martre zibeline et un cheval de prix. Elle est au nombre des femmes les plus distinguées, les plus vertueuses et les plus généreuses. (Puisse Dieu la récompenser par ses bienfaits !)


ANECDOTE.

Lorsque je quittai le festin que cette princesse avait donné en mon honneur et que je sortis de l’ermitage, une femme s’offrit à ma vue, sur la porte de cet édifice. Elle était couverte de vêtements malpropres et avait la tête voilée. Des femmes, dont j’ai oublié le nombre, l’accompagnaient. Elle me salua ; je lui rendis son salut, sans m’arrêler et sans faire autrement attention à elle. Lorsque je fus sorti, un