Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/51

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qu’il eut donné cet ordre, je lui dis : « O émir, tu feras préparer un repas dans lequel les assistants mangeront seulement une ou deux bouchées ! Si tu assignes à cet étranger toute la somme, ce sera plus utile pour lui. » Il répondit ; « J’agirai ainsi ; » et il a commandé de te payer les mille dirhems entiers. » L’émir les envoya, avec son chapelain Chems eddîn Assindjary, dans une bourse portée par son page. Le change de cette somme en or du Maghreb équivaut à trois cents dinars.

J’avais acheté ce jour-là un cheval noir, pour trente-cinq dinars d’argent, et je le montai pour aller à la mosquée. J’en payai le prix sur cette somme de mille dirhems. A la suite de cet événement, je me vis possesseur d’un si grand nombre de chevaux, que je n’ose le répéter ici, de peur d’être accusé de mensonge. Ma position ne cessa de s’améliorer, jusqu’à mon entrée dans l’Inde. Je possédais beaucoup de chevaux ; mais je préférais ce cheval noir et je l’at-