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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/54

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temps de mon séjour à Dihly, dans l’Inde, toutes les fois que des voyageurs arrivaient, j’envoyais quelqu’un pour m’acheter, de ces gens-là, des tranches de melon. Le roi de l’Inde, lorsqu’on lui apportait de ces melons, m’en envoyait, parce qu’il connaissait mon goût pour cet aliment. C’est la coutume de ce prince de donner en présent aux étrangers des fruits de leur pays, et de les favoriser de cette manière.


ANECDOTE.

Un chérîf, du nombre des habitants de Kerbelâ, m’avait accompagné de Sera à Khârezm. Il s’appelait ’Aly, fils de Mançoûr, et exerçait la profession de marchand. Je le chargeais d’acheter pour moi des vêtements et d’autres objets. Il m’achetait un habit pour dix dinars, et me disait : « Je l’ai payé huit pièces d’or. » Il portait à mon compte huit dinars, et payait de sa bourse les deux autres. J’ignorai sa conduite jusqu’à ce qu’elle me fût révélée par d’autres personnes. Outre cela, le chérîf m’avait prêté plusieurs dinars.