Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/55

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Lorsque je reçus le présent de l’émir de Khârezm, je lui rendis ce qu’il m’avait prêté, et je voulus ensuite lui faire un cadeau, en retour de ses belles actions. Il le refusa et jura qu’il ne l’accepterait pas. Je voulus donner le présent à un jeune esclave qui lui appartenait et que l’on appelait Câfoûr ; mais il m’adjura de n’en rien faire. Ce chérîf était le plus généreux habitant des deux ’Iràks que j’eusse encore vu. Il résolut de se rendre avec moi dans l’Inde ; mais, dans la suite, plusieurs de ses concitoyens arrivèrent à Khârezm, afin de faire un voyage en Chine ; et il forma le projet de les accompagner. Je lui fis des représentations à ce sujet ; mais il me répondit : « Ces habitants de ma ville natale retourneront auprès de ma famille et de mes proches, et rapporteront que j’ai fait un voyage dans l’Inde pour mendier. Ce serait un sujet de blâme pour moi d’agir ainsi, et je ne le ferai pas. » En conséquence, il partit avec eux pour la Chine. J’appris par la suite, durant mon séjour dans l’Inde, que cet homme, lorsqu’il fut arrivé dans la ville d’Almâlik, située à l’extrémité de la principauté de Mavéra’nnabr et à l’en-