Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/63

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nourriture. L’espion, étant retourné à Othrâr, informa le gouverneur de cette ville de ce qui regardait les ennemis, et lui déclara que personne n’était assez puissant pour les combattre. Le gouverneur demanda du secours à son souverain Djélâl eddîn. Ce prince le secourut par une armée de soixante mille hommes, sans compter les troupes qu’il avait précédemment. Lorsque l’on en vint aux mains, Tenkîz les mit en déroute ; il entra de vive force dans la ville d’Othrâr, tua les hommes et fit prisonniers les enfants. Djélâl eddîn marcha en personne contre lui ; et ils se livrèrent des combats si sanglants, qu’on n’en avait pas encore vu de pareils sous l’islamisme. Enfin Tenkîz s’empara du Mavérànnahr, détruisit Bokhàra, Samarkand et Termedh, et passa le fleuve, c’est-à-dire le Djeïhoùn, se dirigeant vers Balkh, dont il fit la conquête. Puis il marcha sur Bâmiân, qu’il prit également ; enfin, il s’avança au loin dans le Khoràçàn et dans l’Irak ’Adjem. Les musulmans se soulevèrent contre lui à Balkh et dans le Mavérà’nnahr. Il revint sur eux, entra de vive force dans Balkh, et ne la quitta