Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

son ventre, il sera mort justement ; sinon, je te ferai fendre en deux après lui. » La femme dit : « Je lui abandonne mes droits sur ce lait, et je ne lui réclame plus rien. » Kebec fit couper en deux cet émir, et le lait coula de son ventre. Mais revenons au sultan Thermachirîn.

Lorsque j’eus passé quelques jours dans le camp, que les Turcs appellent ordou, je m’en allai un jour, pour faire la prière de l’aurore dans la mosquée, selon ma coutume. Quand j’eus fini ma prière, un des assistants me dit que le sultan se trouvait dans la mosquée. Après que ce prince se fut levé de son tapis à prier, je m’avançai pour le saluer. Le cheikh Haçan et le légiste Hoçâm eddîn Alyâghi se levèrent, et instruisirent le sultan de ma situation et de mon arrivée depuis quelques jours. Il me dit eu turc : Khoch misen, yakhchi misen, kothloû eïoûsen. Le sens de khoch misen, est : « Es-tu bien portant ? » yakhchi misen signifie : « Tu es un homme excellent » ; enfin, kothloû eïoûsen signifie : « Ton arrivée est bénie. (?) »

Le sultan était couvert en ce moment d’une tunique de