Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nous assistions aux prières, en compagnie du sultan, et cela pendant des journées d’un froid excessif et mortel. Le sultan ne négligeait pas de faire la prière de l’aurore ni celle du soir avec les fidèles. Il s’asseyait pour réciter les louanges de Dieu, en langue turque, après la prière de l’aurore jusqu’au lever du soleil. Tous ceux qui se trouvaient dans la mosquée s’approchaient de lui ; il leur prenait la main et la leur pressait. Ils agissent de même à la prière de l’après-midi. Lorsqu’on apportait au sultan un présent de raisins secs ou de dattes (or les dattes sont rares chez eux et ils les recherchent fort), il en donnait de sa propre main à tous ceux qui se trouvaient dans la mosquée.


ANECDOTE.

Parmi les actions généreuses de ce roi, je citerai la suivante : j’assistai un jour à la prière de l’après-midi, et le sultan ne s’y trouva pas. Un de ses pages vint avec un tapis, qu’il étendit en face du mihrâb (place de l’imâm), où le prince avait coutume de prier. Il dit à l’imâm Hoçâm eddîn