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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/77

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de ce sultan durant cinquante-quatre jours, il me donna sept cents dinars d’argent et une pelisse de zibeline qui valait cent dinars, et que je lui demandai, à cause du froid. Lorsque je la lui eus demandée, il prit mes manches et se mit à me la passer de sa propre main , marquant ainsi son humilité, sa vertu et la bonté de son caractère. Il me donna deux chevaux et deux chameaux. Quand je voulus lui faire mes adieux, je le rencontrai au milieu du chemin, se dirigeant vers une réserve de chasse. La journée était excessivement froide ; en vérité, je ne pus proférer une seule parole, à cause de la violence du froid. Il comprit cela, sourit et me tendit la main ; après quoi, je m’en retournai.

Deux ans après mon arrivée dans l’Inde, nous apprîmes que les principaux de ses sujets et de ses émirs s’étaient réunis dans la plus éloignée de ses provinces qui avoisinent la Chine. C’est là que se trouvait la plus grande partie de ses troupes. Ils prêtèrent serment à un de ses cousins nommé Bouzoun Oghly ; or tous les fils de rois sont appelés par les Turcs