Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gent les voyageurs. Les Tartares, durant le temps de leur idolâtrie, n’ont rien changé à l’état de cet endroit béni ; au contraire, ils regardaient sa possession comme d’un heureux augure, à cause des miracles dont ils y étaient témoins.

L’inspecteur général de ce sépulcre béni et de ce qui lui est contigu, lorsque nous y logeâmes, était l’émir Ghiyâth eddîn Mohammed, fils d’Abd alkâdir, fils d’Abd al’azîz, fils de Yoûcef, fils du khalife Almostancir Billah, l’Abbâcide. Le sultan Thermachîrîn l'éleva à cette dignité, lorsqu’il arriva de l’Irâk à sa cour ; mais il se trouve actuellement près du roi de l’Inde, et il sera fait mention de lui ci-après. Je vis à Samarkand le kâdhi de cette ville, appelé, chez les Tartares, 5adr aldjihân « le chef du monde ». C’était un homme vertueux et doué de belles qualités. Il se rendit dans l’Inde après moi, mais il fut surpris par la mort dans la ville de Moltân, capitale du Sind.