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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/93

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ANECDOTE.

Lorsque ce kâdhi fut mort à Moltân, le secrétaire chargé d’annoncer au roi les nouvelles lui écrivit cet événement, et lui apprit que ce personnage était venu dans l’intention de visiter sa cour, mais que la mort l’en avait empêché. A cette nouvelle, le roi ordonna d’envoyer à ses enfants je ne me rappelle plus combien de milliers de dinars, et de compter à ses serviteurs ce qu’il leur aurait donné, s’ils étaient arrivés à la cour du vivant de leur maître et avec lui. Le roi de l’Inde a, dans chaque ville de ses États, un correspondant qui lui écrit tout ce qui se passe dans cette ville, et lui annonce tous les étrangers qui y arrivent. Dès l’arrivée d’un de ceux-ci, on écrit de quel pays il vient ; on prend note de son nom, de son signalement, de ses vêtements, de ses compagnons, du nombre de ses chevaux et de ses serviteurs, de quelle manière il s’assied et il mange ; en un mot, de toute sa manière d’être, de ses occupations et des qualités ou des défauts qu’on remarque en lui. Le voyageur ne parvient à la cour