Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/99

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femme sera plus généreuse que nous ? » Il ordonna à l’émir de dispenser de l’amende les habitants de Balkh, et de retourner dans cette ville, afin de rendre à la femme du gouverneur son vêtement. En outre, il remit aux Balkhiens îe tribut d’une année. L’émir revint à Balkh, se rendit à la demeure de la femme du gouverneur, lui répéta ce qu’avait dit le khalife, et lui rendit le vêtement. Elle lui dit : « Est-ce que l’œil du khalife a fixé cet habillement. ? » Il répondit : « Oui. » « En ce cas, reprit-elle, je ne revêtirai point un habit sur lequel est tombé le regard d’un homme qui n’est pas au nombre de ceux dont ie mariage avec moi est défendu (père, frère, fils, elc). » Elle ordonna de le vendre, et c’est avec le prix qu’on en retira que furent bâtis la mosquée, l’ermitage et un caravansérail situé vis-à-vis de la mosquée, et construit avec les pierres appelées heddhân « moellons ». Ce dernier est encore en bon état. Il resta un tiers du prix du vêtement ; et on raconte que cette femme ordonna d’ensevelir cette somme sous une des colonnes de la mosquée, afin qu’on put s’en servir en cas de besoin.

Tenkîz fut instruit de cette histoire ; il ordonna de renverser les colonnes de la mosquée. Environ le tiers fut