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VOYAGES

[texte arabe]

sîmes sur des bancs placés près de la troisième porte d’entrée. Le kâdhi ’Iça Alyamany survint et me salua. De mon côté, je saluai le vizir. Le patron de navire Ibrâhîm (plus haut, p. 135, il est nommé ’Omar) apporta dix pièces d’étoffe, fit une salutation du côté de la souveraine, et jeta un de ces pagnes ; puis il fléchit le genou en l’honneur du vizir et jeta un autre pagne, et ainsi de suite jusqu’au dernier. On l’interrogea à mon sujet, et il répondit : « Je ne le connais pas. »

On nous présenta ensuite du bétel et de l’eau de rose, ce qui est une marque d’honneur chez ce peuple. Le vizir nous fit loger dans une maison, et nous envoya un repas consistant en une grande écuelle pleine de riz et entourée de plats où se trouvaient de la viande salée et séchée au soleil, des poulets, du beurre fondu et du poisson. Le lendemain je partis avec le patron de navire et le kâdhi ’Iça Alyamany pour visiter un ermitage situé à l’extrémité de l’île, et fondé par le vertueux cheïkh Nedjîb. Nous revînmes pendant la nuit, et le lendemain matin le vizir m’envoya des vêtements et un repas comprenant du riz, du beurre