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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

fondu, de la viande salée et séchée au soleil, des noix de coco, du miel extrait de ce même fruit, et que les insulaires appellent korbâny, ce qui signifie « eau de sucre. » On apporta cent mille cauris pour servir à mes dépenses. Au bout de dix jours arriva un vaisseau de Ceylan, où il y avait des fakîrs arabes et persans qui me connaissaient et qui apprirent aux serviteurs du vizir ce qui me concernait. Cela augmenta la joie que lui avait causée ma venue. Il me manda au commencement de ramadhân. Je trouvai les chefs et les vizirs déjà rassemblés, et l’on servit des mets sur des tables, dont chacune réunissait un certain nombre de convives. Le grand vizir me fit asseoir à son côté, en compagnie du kâdhi ’Iça, du vizir fâmeldâry, ou chef de la trésorerie, et du vizir ’Omar déherd, ce qui veut dire, « général de l’armée. » Le repas de ces insulaires consiste en riz, poulets, beurre fondu, poisson, viande salée et séchée au soleil, et bananes cuites. Après avoir mangé, ils boivent du miel de coco mélangé avec des aromates, ce qui facilite la digestion.