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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

quand tu voudras. » Sur cette parole, je m’inclinai, je m’en allai à ma demeure, et acquittai les dettes que j’avais contractées. Vers ce temps-là le vizir m’avait donné des tapis et un mobilier, consistant en vases de cuivre et autres objets. Il m’accordait tout ce que je demandais, m’aimait et me traitait avec considération ; mais il changea de dispositions, et on lui inspira des craintes à mon sujet.

Lorsqu’il apprit que j’avais payé mes dettes et que je me disposais à partir, il se repentit de ce qu’il avait dit et différa de m’accorder la permission de me mettre en route. Je jurai par les serments les plus forts qu’il me fallait absolument reprendre mon voyage, je transportai ce qui m’appartenait dans une mosquée située sur le rivage de la mer, et répudiai une de mes femmes. Une autre était enceinte, je lui assignai un terme de neuf mois, pendant lequel je devais revenir, à défaut de quoi elle serait maîtresse d’en user à sa volonté. J’emmenai avec moi celle de mes femmes qui avait été mariée au sultan Chibâb eddîn, afin de la remettre entre les mains de son père, qui habitait l’île de Moloûc, et ma