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VOYAGES

[texte arabe]

première épouse, dont la fille était sœur consanguine de la sultane. Je convins avec le vizir ’Omar deherd (ou général de l’armée ; voy. plus haut, p. 139), et le vizir Haran , l’amiral, que je me rendrais dans le pays de Ma’bar (Coromandel), dont le roi était mon beau-frère, que j’en reviendrais avec des troupes, afin que les îles fussent réduites sous son autorité, et qu’alors j’y exercerais le pouvoir en son nom. Je choisis, comme devant servir de signaux entre eux et moi, des pavillons blancs, qui seraient arborés à bord des vaisseaux. Aussitôt qu’ils les auraient vus, ils devaient se soulever dans l’île (litt. sur terre). Je n’avais jamais ambitionné cela, jusqu’au jour où j’éprouvai du mécontentement. Le vizir me craignait et disait au peuple : « Il faut absolument que cet homme-là s’empare du vizirat, soit de mon vivant, soit après ma mort. » Il faisait de nombreuses questions sur ce qui me concernait et ajoutait : « J’ai appris que le roi de l’Inde lui a envoyé de l’argent, afin qu’il s’en serve pour exciter des troubles contre moi. » Il redoutait mon départ, de peur que je ne revinsse de la côte de Coromandel avec