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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

gens-là ont parmi eux un certain nombre de musulmans, originaires du Bengale et de Java, qui habitent un quartier séparé. Ceux-ci nous informèrent que les indigènes s’accouplent comme les brutes, et ne se cachent pas pour cela ; que chaque homme a trente femmes, plus ou moins ; mais que ces individus ne commettent pas d’adultère. Si l’un d’eux se rend coupable de ce crime, son châtiment consiste à être mis en croix jusqu’à ce que mort s’ensuive, à moins que son camarade ou son esclave ne se présente et ne soit crucifié en sa place, auquel cas il est renvoyé libre. La peine encourue par la femme, sa complice, est celle-ci : le sultan ordonne à tous ses serviteurs d’avoir commerce avec elle, l’un après l’autre, en sa présence, jusqu’à ce qu’elle meure, puis on la jette dans la mer. C’est pour ce motif que les indigènes ne permettent à aucun passager de loger chez eux, à moins qu’il ne soit au nombre des gens domiciliés parmi eux. Ils ne trafiquent avec les étrangers que sur le rivage, et leur portent de l’eau à l’aide des éléphants, vu