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VOYAGES

[texte arabe]

qu’elle est éloignée de la côte, et ils ne la leur laissent pas puiser, tant ils craignent pour leurs femmes, parce qu’elles recherchent les beaux hommes. Les éléphants sont nombreux chez eux, mais personne, si ce n’est leur sultan, ne peut en disposer ; on les lui achète pour des étoffes. Ces gens ont une langue extraordinaire, que comprennent ceux-là seulement qui ont habité avec eux et qui les ont fréquemment visités. Lorsque nous arrivâmes sur le rivage, ils vinrent à nous dans de petites barques, dont chacune était creusée dans un tronc d’arbre, et ils nous apportèrent des bananes, du riz, du bétel, des noix d’arec et du poisson.


DU SULTAN DE BARAHNAGÂR.

Le sultan de ce peuple vint nous trouver, monté sur un éléphant qui portait une espèce de housse faite avec des peaux. Le vêtement du prince se composait de peaux de chèvres, dont le poil était tourné en dehors. Sur sa tête, il y avait trois