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VOYAGES

[texte arabe]

sors ; enfin que, lorsque la princesse retourna vers son père, il lui donna cette ville de Caïloûcary, que son frère gouvernait avant elle. Je tiens encore du même patron de navire, que les fils des rois demandent à se marier avec Ordoudjâ, et qu’elle répond, « Je n’épouserai que celui qui combattra contre moi et me vaincra ; » mais qu’ils évitent de lutter contre elle, par crainte du tort que cela leur ferait si elle l’emportait sur eux.

Nous quittâmes le pays de Thaouâlicy, et après dix-sept jours de trajet, pendant lesquels le vent fut toujours favorable, et notre marche accélérée et heureuse, nous arrivâmes en Chine. C’est une vaste contrée, abondante en toutes sortes de biens, en fruits, céréales, or et argent ; aucun autre pays du monde ne peut rivaliser avec la Chine sous ce rapport. Elle est traversée par le fleuve nommé Âbi-haïâh, mots qui signifient « l’eau de la vie. » On l’appelle aussi le fleuve Sarou (fleuve Jaune), du même nom que celui qui se trouve dans l’Inde. Sa source est sur des montagnes situées auprès de la ville de Khân-bâlik (Cambalu, Pékin), et connues sous le nom de Coûhi-boûznah, ce qui veut dire