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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

l’on n’y remarque point de ville constituée. Ce ne sont que des villages et des plaines, où l’on voit des céréales, des fruits et (des cannes à) sucre. Je ne connais point dans le monde entier de région comparable à celle-ci, excepté l’intervalle de quatre jours de marche entre Anbâr et ’Ânah (dans l’Irâk arabe). Tous les soirs, nous descendions dans un nouveau village, où nous recevions l’hospitalité.

Nous arrivâmes ainsi jusqu’à Khânpâlik, nommée encore Khânikoû (Khân-bâlik, Cambalu, Pékin). C’est la capitale du kân, ou du grand sultan des Chinois, qui commande dans les pays de la Chine et du Khithâ. Nous jetâmes l’ancre, suivant l’usage de ces peuples, à dix milles de Khân-bâlik, et l’on écrivit à notre sujet aux émîrs de la mer (les amiraux), qui nous permirent d’entrer dans le port, ce que nous fîmes. Ensuite nous descendîmes dans la ville même, qui est une des plus grandes du monde ; mais elle diffère des autres villes de la Chine, en ceci que les jardins ne sont pas dans son enceinte ; ils sont au dehors, comme dans les cités des autres