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VOYAGES

[texte arabe]

pays. La ville ou le quartier où demeure le sultan, est située au milieu, à la manière d’une citadelle, ainsi que nous le dirons ci-après. Je logeai chez le cheïkh Borhân eddîn de Sâghardj : c’est le personnage à qui le roi de l’Inde envoya quarante mille dînârs, l’invitant à aller dans son pays ; il prit la somme d’argent, avec laquelle il paya ses dettes ; mais il ne voulut pas se rendre chez le souverain de Dihly, et se dirigea vers la Chine (cf. t. III, p. 255). Le kân le mit à la tête de tous les musulmans qui habitaient son pays, et il l’appela du nom de Sadr aldjihân, ou « prince du monde. »


DU SULTAN DE LA CHINE ET DU KHITHÂ, SURNOMMÉ KÂN.

Le mot kân, chez les Chinois, est un terme générique qui désigne quiconque gouverne le royaume, tous les rois de leur contrée ; de la même manière que ceux qui possèdent le pays de Loûr sont appelés Âtâbec. Le nom propre de ce sultan est Pâchâï, et les infidèles n’ont pas, sur la face de la terre, de royaume plus grand que le sien.