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VOYAGES

[texte arabe]

moment, je n’osai plus ni précéder la caravane, ni rester en arrière. Cet Ibn Zîry avait eu une dispute avec le fils de son oncle maternel, le nommé Ibn ’Ady, et ils s’étaient dit réciproquement des injures : c’est pour cela qu’Ibn Zîry s’écarta de la caravane et s’égara. Lorsque celle-ci fit halte, personne ne sut où était Ibn Zîry ; je conseillai à son cousin de louer un Messoûfite, qui chercherait ses traces et qui peut-être le rencontrerai. Ibn ’Ady ne le voulut pas ; mais, le lendemain, un Messoûfite consentit, de bon gré, et sans exiger de salaire, à aller à la recherche de l’homme qui manquait. Il reconnut les vestiges de ses pas, qui tantôt suivaient la grande route, et tantôt en sortaient ; cependant il ne put point retrouver Ibn Zîry lui-même, ni avoir de ses nouvelles. Nous venions de rencontrer une caravane sur notre chemin, laquelle nous apprit que quelques-uns de leurs compagnons s’étaient séparés d’eux. En effet, nous en trouvâmes un mort sous un arbrisseau d’entre les arbres qui croissent dans le sable du désert. Ce voyageur portait ses habits sur lui, tenait un fouet à la main, et l’eau n’était plus qu’à la distance d’un mille lorsqu’il avait succombé.