Aller au contenu

Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/436

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
426
VOYAGES

[texte arabe]

rivière qui étaient venus à terre pour y paître. » Ils sont plus gros que les chevaux, ils ont des crinières, des queues, leurs têtes sont comme celles des chevaux, et leurs jambes comme les jambes des éléphants. Je vis de ces hippopotames une seconde fois, quand nous voyageâmes sur le Nil en bateau, depuis Tonboctoû jusqu’à Caoucaou. Ils nageaient dans l’eau du fleuve, ils levaient la tête et soufflaient. Les hommes de l’équipage en eurent peur, et ils s’approchèrent de la terre, pour éviter d’être noyés.

Les gens de cette contrée se servent pour prendre les hippopotames d’un joli expédient. Ils ont des lances percées, dans les trous desquelles on a passé de fortes cordes. Ils frappent l’animal avec ces armes. Si le coup atteint, soit la jambe, soit le col, il pénètre dans ces parties de l’amphibie, qu’ils tirent, au moyen des cordes, jusqu’au rivage, où ils le tuent et mangent sa chair. On voit au bord du fleuve une grande quantité d’os de ces hippopotames.

Nous descendîmes près dudit canal dans un gros bourg, qui avait pour gouverneur un nègre, un pèlerin, homme de