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TRIBUS ARABES.

souffrir que les Beni-Yezîd s’emparassent de toute la région que nous venons d’indiquer. Depuis lors, cette tribu continue à l’habiter et à y prélever pour elle-même les impôts et les contributions.

La tribu de Yezîd se divise en plusieurs grandes familles, telles que les Hameïan-Ibn-Ocba-Ibn-Yezîd, les Djouab, les Beni-Kerz, les Beni-Mouça, les Mérabéâ, et les Khachna. Les ancêtres de ces peuplades étaient tous fils de Yezîd, fils d’Abs, fils de Zoghba.

Parmi les populations nomades de cette race on compte les Agerma-Ibn-Abs, tribu-sœur des précédentes.

Le droit de commander aux Beni-Yezîd appartenait d’abord aux Aulad-Lahec, et ensuite aux Aulad-Moâfa, des mains desquels il passa dans la maison de Sâd. Sâd était fils de Malek-Ibn-Abd-el-Caoui-Ibn-Abd-Allah-Ibn-Saîd-Ibn-Mohammed-Ibn-Abd-Allah-Ibn-Mehdi-Ibn-Yezîd-Ibn-Abs-Ibn-Zoghba ; mais les membres de cette famille prétendent que Mehdi, l’aïeul de Saîd, était fils d’Abd-er-Rahman, fils d’Abou-Bekr-es-Siddîc [le premier khalife musulman, successeur de Mahomet]. Cette opinion est inadmissible, parce qu’elle est en opposition avec le grand principe que nous avons établi ailleurs et d’après lequel on doit reconnaître que le commandement d’une tribu ne passe jamais dans une famille qui lui est étrangère par la naissance[1]. Il y a d’autres personnes qui font descendre les Beni-Sâd de Seloul, fils de Morra-Ibn-Sâsâ, mais le principe que nous venons d’invoquer s’applique également à cette opinion et en démontre la fausseté[2]. On a même regardé les Beni-Yezîd et les Beni-Seloul comme descendus d’un même ancêtre, et on les a désignés collectivement par le nom de Beni-Fatema.

Les Sâd se composent de trois familles : les Beni-Madi-Ibn-Rizc-Ibn-Sâd, les Beni-Mansour-Ibn-Sâd et les Zoghli-Ibn-Rizc-

  1. Ici nous avons développé la pensée de l’auteur. C’est dans un chapitre de ses Prolégomènes qu’il a discuté ce point.
  2. Le raisonnement d’Ibn-Khaldoun n’est pas conclusif, car le principe qu’il invoque admet des exceptions.