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HISTOIRE DES BERBÈRES.

personnes considèrent les Trîd [ou Troud] comme membres, non pas de la grande tribu de Soleim, mais de celle de Sinbès, branche des Hilal-Ibn-Amer ; elles ajoutent que ce fut à une famille trîdienne qu’appartenait Zeid-el-Addjadj, capitaine hilalien très-célèbre. Mais la vérité est que les Trîd, ainsi que les Adouan, ont pour ancêtre Fehm-Ibn-Amr-Ibn-Caïs-Ibn-Ghaïlan ; du moins, on les compte parmi les descendants de Fehm.

Les Troud, avaient été d’abord confédérés des Delladj, mais dans la suite, ils les quittèrent pour s’allier avec les Molâeb.

Les Al-Hocein, les Noual, les Mâcad et les Djomeiat descendent aussi de Hakîm, mais j’en ignore la filiation.

Les Beni-Nomeir, autre branche des Hakîm, fournissent deux ramifications : les Molâeb et les Ahmed. Ceux-ci se composent des Beni-Mohammed et des El-Batîn. Au nombre des Molâeb on compte les Heikel-Ibn-Molâeb, appelés aussi les Aulad-Zemam, les Forïat[1], les Aulad-Meiyas et les Aulad-Caïd. Ces derniers forment trois familles : les Sarh, les Medafeâ et les Aulad-Yacoub-Ibn-Abd-Allah-Ibn-Chokr-Ibn-Hercous-Ibn-Caïd.

Le droit de commander à toutes les familles hakîmiennes appartient aux Aulad-Yacoub.

Les Hakîm occupent la région située entre Souça et El-Edjem. Leurs nomades s’attachent, en qualité de confédérés, aux Kaoub, suivant tantôt les Aulad-Abi-’l-Leil et tantôt les Aulad-Mohelhel, rivaux de ceux-ci. La tribu entière reconnaissait pour chefs les descendants de Yacoub-Ibn-el-Cos, et parmi ses cheikhs elle comptait Yacoub-Ibn-Abd-es-Selam-Ibn-Yacoub. Celui-ci se révolta, sous le règne d’El-Lihyani, et étant allé trouver le sultan Abou-Yahya, souverain de Bougie, de Constantine et de la frontière occidentale de l’Ifrîkïa, il rentra avec lui dans le royaume de Tunis. Quand ce prince eut pris possession de la capitale, il donna à Yacoub le commandement de la tribu, et lui accorda la préséance sur les autres chefs arabes. Ces honneurs excitèrent la jalousie des Kaoub, et Hamza [chef de

  1. Variante : Fernat.