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HISTOIRE DES BERBÈRES

la mieux connue, habite la région maritime de Tlemcen où elle s'est mêlée avec les Koumïa, tribu dont elle est l'alliée tant à cause de leur origine commune que d'une confédération formelle[1]. Vers le milieu de ce huitième siècle, ils eurent pour chef un de leurs parents nommé Ibrahim-Ibn-Abd-el-Mélek. Cet homme se déclara pour Abou-'l-Hacen le mérinide, après que ce sultan eut éprouvé, aux environs de Cairouan, le revers qui lui fut si fatal et qui fournit aux Abd-el-ouadites l'occasion de rentrer en possession de la ville et du royaume de Tlemcen. Ibrahîm fut pris par le sultan abd-el-ouadite, Othman-Ibn-Abd-er-Rahman, et mis à mort dans la prison de cette capitale.

Une fraction des Oulhaça bien connue est celle qui se trouve dans la plaine de Bone. Elle a des chevaux pour montures ; ayant adopté non-seulement la langue et l'habillement des Arabes, mais aussi tous les usages de ce peuple. En cela elle a imité l'exemple des Hoouara. On la compte au nombre des tribus qui paient l'impôt. Elle prend ses chefs dans la famille des Arid, une de ses grandes maisons, etelle obéit maintenant aux fils de Hazem-Ibn-heddad- Ibn-Hizam-Ibn-Nasr-Ibn-Malek-Ibn-Arid. Avant d'être gouvernée les Beni-Arîd, elle reconnaissait à ses parents de la famille Asker-Ibn-Battan le droit de la commander. Voilà tout ce, que nous savons des Oulhaça.

Parlons maintenant des autres branches de la tribu de Nefzaoua. Un reste des Zatíma se trouve sur le bord de la mer, près de Brechk, et une fraction des Ghassaça habite le pays maritime de Botouïa, au village et au port de mer qui s'appelle encore Ghassaça. Un débris de Zehila occupe les environs de Badis, où il s'est mélé avec les Ghomara. Mes professeurs se rappellent très bien avoir vu un grand saint appartenant à cette tribu et nommé Abou-Yacoub-el-Badici. Ce fut le dernier personnage de ce caractère qui parut dans le Maghreb. Quant aux Merniça, nous ne leur connaissons aucune demeure fixe, mais leur postérité vit dispersée parmi les tribus arabes de l'Ifrikïa. Un reste des Sou-

  1. Les Koumïa se sont maintenant confondus avec les Oulhaça établis sur les deux rives du Tafna, du côté de la mer.