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Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/391

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LES BENI-ABI-’L-AFÏA. — MIKNAÇA.

Mohammed-Ibn-el-Feth se réfugia dans Tasguedat, château situé à quelques milles de la capitale. Peu de temps après, il pénétra dans Sidjilmessa sous un déguisement, mais il fut reconnu et dénoncé par un homme de la tribu de Matghara. Djouher le fit arrêter et envoyer à Cairouan avec Ahmed-Ibn-Bekr, seigneur de Fez ; puis, il s’y rendit aussi. »

Les émissaires des Oméïades parvinrent ensuite à soulever le Maghreb contre les Fatemides et à faire reconnaître aux Zenata la souveraineté d’El-Hakem-el-Mostancer. Alors un fils d’Es-Chaker s’empara de Sidjilmessa et prit le titre d’El-Montacer-Billah (soutenu par la grâce de Dieu). En l’an 352 (963), il fut détrôné par son frère, Abou-Mohammed, qui prit le titre d’El-Motezz-Billah (l’exalté par l’appui de Dieu). Sous son règne la puissance des Miknaça tomba en décadence et céda devant celle des Zenata. En l’an 366 (976-7), Khazroun-Ibn-Felfoul, prince de la tribu de Maghraoua, marcha contre Sidjilmessa, défit l’armée qu’Abou-Mohammed-el-Motezz avait menée contre lui, et s’empara de la ville et du trésor royal. Abou-Mohammed mourut sur le champ de bataille, et sa tête fut envoyée à Cordoue avec la dépêche qui annonçait cette victoire. El-Mansour-Ibn-Abi-Amer, qui venait d’être chargé des fonctions de grand-chambellan à la cour des Oméïades, vit attribuer à sa haute fortune tout l’honneur du succès que son général avait rapporté. Khazroun obtint alors de lui le gouvernement de Sidjilmessa et il y fit célébrer la prière publique au nom du khalife Hicham ; de sorte que, pour la première fois, l’autorité des Oméïades fut reconnue dans toutes les villes du Maghreb-el-Acsa. Dès lors la puissance des Midrarides et des Miknaça disparut tout-à-fait et fut remplacée par celle des Maghraoua et des Beni-Ifren, ainsi que l’on verra dans l’histoire de ces peuples.

HISTOIRE DES BENI-ABI-’L-AFÏA, DYNASTIE MIKNACIENNE QUI RÉGNA À TEÇOUL.

Cette portion de la tribu de Miknaça qui vivait en nomade et parcourait les territoires du Molouïa, de Guercîf et de Melîla ainsi que les plateaux qui avoisinent Téza, Teçoul et Lokaï,