Aller au contenu

Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/409

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
283
LES AZDADJA.

tables par leur puissance et se signalèrent plus d’une fois dans les révoltes et guerres qui désolèrent ce pays.

Les Mestaça, peuple qui vit confondu avec eux, sont regardés tantôt comme des Azdadja et tantôt comme une branche collatérale de la même souche ; leur ancêtre, Mecettas, ayant été, dit-on, frère d’Ouzdadj.

Parmi les membres de cette tribu qui se firent une certaine réputation, on remarque Chedjra-Ibn-Abd-el-Kerîm-el-Mestaci et Abou-Doleim-Ibn-Khattab. Celui-ci passa de Tlemcen en Espagne, et ses descendants tinrent un rang élevé parmi les légistes de Cordoue.

Les Beni-Mesguen, branche des Azdadja, demeuraient aux environs d’Oran quand Mohammed-Ibn-Abi-Aoun et Mohammed-Ibn-Abdoun, généraux au service des Oméïades espagnols, vinrent se concerter avec eux afin d’obtenir possession de cette ville. Pendant sept ans ces chefs gardèrent leur conquête au nom du sultan oméïade. Obeid-Allah-el-Mehdi, fondateur de la dynastie fatemide, s’empara alors de Tèhert, ville dont il donna le commandement à Doouas-Ibn-Soulat-el-Lehîci de la tribu de Ketama, et sur les instances de celui-ci, les Berbères embrassèrent le parti des Fatemides et allèrent mettre le siége devant Oran. Ce fut en l’an 297 (909-10) que les troupes fatemides se mirent en marche, et, soutenues par les Beni-Mesguen, elles prirent la ville d’assaut et la livrèrent aux flammes. Mohammed-Ibn-Abi-Aoun se mit sous la protection de Doouas qui, ayant ensuite fait rebâtir Oran, y installa le chef auquel il venait donner refuge. Cette ville devint alors plus belle que jamais.

A cette époque Tlemcen eut pour émirs une famille de princes idrîcides descendus d’Ahmed, fils de Mohammed, fils de Soleiman, frère d’Idrîs l’ancien ; et on y reconnaissait la souveraineté des Oméïades. Sous le règne d’Abou-’l-Cacem, fils d’Obeid-Allah-el-Mehdi, le commandement de Tèhert fut exercé par Abou-Malek-Yaghmoracen-Ibn-Abi-Chahma[1]. Les Berbères se révol-

  1. A la place d’Abou-Malek, au nominatif, les manuscrits et le texte imprimé portent Aba-Malek, à l’accusatif.