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Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/418

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HISTOIRE DES BERBÈRES.

Les enfants de Gharcen sont : Messala, Calden, Maouéten, Mâad [Inaou, Intacen et Aïan]. Inaou engendra Lehîça, Djemîla et Messalta ; Intacen fut père d’Oulattaïa, Iddjana, Ghosman et Aufas. Aïan, fils de Gharcen, fut l’aïeul des Melouça, tribu dont une des branches, celle des Beni-Zeldouï, habite actuellement la montagne qui se voit de Constantine[1].

Les Berbères comptent au nombre des tribus ketamiennes les Beni-Istîten, les Hechtïoua, les Messalta et les Beni-Cancîla. Ibn-Hazm regarde les Zouaoua avec toutes leurs branches comme appartenant aussi à la tribu de Ketama, et cette opinion est conforme à la vérité, ainsi que nous l’avons déjà dit[2].

Plusieurs peuplades ketamiennes allèrent se fixer dans le Maghreb-el-Acsa, où elles se trouvent encore, mais le corps de la tribu resta dans son ancien territoire et continua à mener le même genre de vie qu’auparavant. Rien ne se changea dans sa position depuis l’introduction de l’Islamisme jusqu’au temps des Aghlebides. Fort de sa nombreuse population, le peuple ketamien n’eut jamais à souffrir le moindre acte d’oppression de la part de cette dynastie ; Ibn-er-Rakîk nous l’assure positivement dans son histoire[3]. Plus tard, ils se firent champions des Fatemides, comme nous l’avons déjà raconté dans notre article sur cette famille[4]. Après avoir établi un empire dans l’Occident,

  1. Le texte porte : qui domine Constantine.
  2. Voyez ci-devant, pag. 255.
  3. Abou-Ishac-Ibrahîm-Ibn-el-Cacem-Ibn-er-Rakîk (ou Raguîg), chef d’un des bureaux du gouvernement de Cairouan, sous la dynastie des Zîrides, composa une histoire de l’Afrique septentrionale, une histoire généalogique des Berbères et un recueil de poésies sur les différentes espèces de vin. Un exemplaire de ce dernier ouvrage se trouve dans la Bibliothèque Nationale. Ibn-er-Rakîk vivait encore en l’an 377 (987), puisqu’il parle, dans son histoire, d’un fonctionnaire public dont la nomination eut lieu en cette année et avec lequel il eut ensuite l’habitude de parcourir les provinces pour y percevoir les contributions. (Voyez le Baïan, pages 252, 254.) Ceci est le même auteur que Marmol appelle Ibni al-Raquiq et Léon Ibnu-Rachich.
  4. Ici le texte porte en plus : et qui est placé à la suite de l’histoire des Abbacides ; cherchez et lisez ; vous y trouverez tout en détail. Les