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Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/419

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LES SEDOUÎKICH.

les guerriers ketamiens passèrent en Orient et s’emparèrent d’Alexandrie, de l’Égypte et de la Syrie. Quand ils eurent fondé le Caire, métropole de l’Égypte, leur quatrième khalife, El-Moëzz, partit avec le reste de la nation, organisée en tribus comme elle l’était, et y établit sa demeure. Comme cet empire devint très-puissant, le peuple ketamien finit par s’éteindre dans le luxe et dans la mollesse, mais quelques-unes de ses branches étaient restées dans leurs anciens territoires, le Mont-Auras et les plaines voisines. Les unes conservent encore leurs anciens noms et prénoms, les autres ont changé les leurs ; mais toutes, à l’exception de celles qui se sont retranchées dans leurs montagnes, comme les Beni-Zeldouï, les Zouaoua et les habitants des montagnes de Djîdjel, ont été obligées de se soumettre à l’impôt et de passer au rang de sujets [de l’empire hafside].

Parmi les tribus ketamiennes établies dans les plaines, la plus marquante est celle des Sedouîkich. Ce peuple prend ses chefs dans la famille de Souac. Bien que nous ignorions auquel des ancêtres que nous venons de nommer il faut les rattacher, les historiens s’accordent à les représenter comme ketamiens d’origine.

Nous allons maintenant raconter ce que nous savons des Ketama, à partir de la chute de leur empire[1].

HISTOIRE DES SEDOUÎKICH ET DE QUELQUES AUTRES PEUPLES KETAMIENS QUI HABITENT ENCORE L’ANCIEN TERRITOIRE DE LA TRIBU.

Depuis les temps les plus anciens jusqu’à nos jours la tribu de Sedouîkich a toujours conservé le même nom. Elle habite les plaines de cette partie du territoire des Ketama qui est située entre Constantine et Bougie. Parmi ses nombreuses ramifications on compte les Sîlîn, les Tarsoun, les Torghîan, les Moulît, les Cascha, les Lemaï, les Gaïaza, les Beni-Zâlan, les El-Bouéira, les


    chapitres auxquels notre auteur renvoie le lecteur forment un des appendices du second tome de cette traduction ; ils ne font pas partie de l’Histoire des Berbères.

  1. Dans l’Histoire des Fatemides (voyez l’appendice, n° ii du tome ii), l’auteur raconte celle des Ketama.