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Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/566

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APPENDICE.

§ LII. — RÉGNE D’ABOU-MODER-ZÎADET-ALLAH, FILS D’ABOU-’L—ABBAS-ABD-ALLAH, FILS D’IBRAHÎM, FILS D’AHMED, FILS DE MOHAMMED, FILS D’EL-AGHLEB, FILS D’IBRAHÎM, FILS D’EL-AGHLEB.

L’historien dit : Zîadet-Allah ne se vit pas plutôt en possession du pouvoir qu’il fit exécuter et mettre en croix les eunuques qui avaient assassiné son père ; témoignant en même temps un extrême horreur du forfait qu’ils avaient commis. Il déporta ensuite ses frères et ses cousins au nombre de vingt-neuf, dans une île appelée El-Korrath, où on les fit mourir dans le mois de Ramadan de la même année. Abou-’l-Abbas avait envoyé un de ses fils nommé El-Ahouel contre Abou-Abd-Allah-es-Chfi : Zîadet-Allah fit partir Fotouh-er-Roumi à la tête de cinquante cavaliers, le chargeant de délivrer à El-Ahouel une lettre d’une haute importance. Dans cette dépêche, qu’il avait écrite au nom de son père, il ordonnait à El-Ahouel de revenir sans retard. Ce prince obéit, mais il ne fut pas plutôt arrivé qu’il fut conduit au supplice. Pour Abou-Abd-Allah-es-Chii, la mort d’El-Ahouel équivalait à une victoire.

L’historien dit Ziadet-Allah fit distribuer des gratifications aux employés du gouvernement. Il donna à Abd-Allah-Ibn-es-Saïgh les places de vizir et de directeur des postes ; il nomma Abou-Moslem administrateur du revenu (kharadj), et il distitua le cadi Es-Sedini parce que ce fonctionnaire professait la non-éternité du Coran. Dans la lettre qu’il écrivit à ce sujet aux habitants de Cairouan, il s’exprima ainsi : « Je déstitue cet homme grossier et stupide, cet innovateur et réprouvé qui vous sert de cadi, et je donne sa place à Hammad-Ibn-Merouan qui est un homme doux et miséricordieux, dont le cœur est pur et qui sait bien le livre de Dieu et les traditions du Prophète (sonna).

Sous le règne d’Ibrahim-Ibn-Ahmed, grand-père de Zîadet-Allah Abou-Abd-Allah-es-Chti avait commencé son entreprise et il se trouvait maintenant en possession d’une grande puissance ; le nombre de ses partisans s’était considérablement accru et tout flé-