Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 3.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
158
HISTOIRE DES BERBÈRES.

Ce chef appartenait aux Dehman, famille sœur de celle des Fadegh et formant avec elle la tribu riahide des Beni-Ali. Megguen fonda à Cabes un royaume qu’il transmit à ses enfants les Béni-Djamê. Cette petite dynastie subsista jusqu’à la conquête de l'Ifrîkïa par les Almohades, quand Modafé-Ibn-Rached, dernier souverain de la maison des Djamê, prit la fuite en apprenant qu’Abd-el-Moumen venait d’envoyer un corps de troupes contre lui. Le vainqueur incorpora Cabes dans ses états et mit fin à la domination des Beni-Djamê. Les princes de la famille d’Abd-el-Humen qui gouvernaient l'Ifrîkïa confiaient le gouvernement de Cabes à des officiers almohades. Ensuite Caracoch et les fils de Ghanîa se rendirent maîtres de cette ville, de Tripoli et des contrées qui en dépendent. Les Almohades reprirent Cabes sur Yahya-Ibn-Ghanîa et y rétablirent leurs gouverneurs. Après la mort du cheikh Abou-Mohammed-Abd-el-Ouahed, la famille d’Abou-Hafs passa en l'Ifrîkïa pour la seconde fois ; le sultan almohade El-Adel ayant confié le gouvernement de ce pays à Abou-Mohammed-Abd-Allah, fils d’Abd-el-Wuahed. L’émir Abou-Zékérïa, frère d’Abou-Mohammed, reçut en même temps le gouvernement de Cabes et alla s’y installer. Ensuite survinrent la déposition d’Abou-Mohammed par Abou-Zékérïa et la révolte de celui-ci contre la dynastie d’Abd-el-Moumen. A cette époque, le conseil administratif de Cabes se composa d’individus appartenant, les uns aux Beni-Hoslem et les autres aux Beni-Hekki, familles qui tenaient le premier rang dans la ville. Je ne me rappelle plus le nom de l’aïeul auquel les Moslem font remonter l’origine de leur maison, mais je sais que Mekki, l’ancêtre des Beni-Mekki, était fils de Feradj, fils de Zîadet-Allah, fils d’Abou-'l-Hacen, fils de Mohammed, fils de Zîadet-Allah, fils d’Abou-’l-Hocein, de la tribu de Louata. Comme les Beni-Mekki s’étaient dévoués à la cause d’Abou-Zékérïa, cet émir, au moment d’usurper le trône de l’Ifrîkïa, obtint l’appui d’Abou-’l-Cacem-Othman, fils d’Abou-’l-Cacem, fils de Mekki, et, par l’influence de ce chef, il s’assura l’adhésion des habitants de Cabes. Par ce service, Abou-Cacem et sa famille méritèrent une haute place dans la faveur du nouveau souverain, ce qui