Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 3.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Arabes hilaliens dont ils subissent la domination. La grande majorité des Zenata habite, toutefois, le Maghreb central ; ils y sont même tellement nombreux que ce pays a reçu le nom de territoire des Zenata. D’autres peuplades de cette race se montrent dans le Maghreb-el-Acsa. Maintenant, comme autrefois, on trouve des royaumes et des dynasties zenatiennes dans les deux Maghrebs ; la souveraineté et la puissance s’étant transmises d’une branche de cette grande tribu à une autre, ainsi que nous allons l'exposer.

OPINIONS DIVERSES AU SUJET DE L’ORIGINE DES ZENATA. - TRIBUS DONT CETTE RACE SE COMPOSE.

Les généalogistes qui appartiennent à la race berbère s’accordent tous à dire que les Zenata tirent de Chana leur origine et leur nom. Abou-Mohammed-Ibn-Hazm[1] écrit, dans son Djemhera (collection de généalogies) : « Quelques-uns d’entre eux » [les Berbères] disent que Chana est le même personnage que Djana, fils de Yahya, fils de Soulat, fils d’Ourçak, fils de Dari, fils de Zeddjîk [ou Zahhîk], fils de Madghis, fils de Berr. » Dans le même livre il dit : « La généalogie suivante m’a été communiquée par Youçof-el-Ouerrac, qui la tenait d’Aïoub, fils d’Abou-Yezîd[2] : » — C’est-à-dire sous le règne d’En-Nacer [l’oméïade espagnol], quand Aïoub se rendit à Cordoue, chargé d’une mission par son père, chef de la révolte qui agita toute l’Ifrîkïa. — « Chana, me dit-il, est le même que Djana, fils de Yahya, fils de Soulat, fils d’Ourçak, fils de Dari, fils de Chacfoun[3], fils de Bendouad, fils d’Imla[4], fils de Madghis, fils de Herek, fils d’Herçac, fils de Guerad, fils de Mazîgh, fils d’Herak

  1. Voy. t. I, p. 18
  2. Voy. t. II, p. 534.
  3. Variante : Chacfou.
  4. Variante : Temla.