Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 3.djvu/191

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Herak, filss d’Herîk, fils de Bedîan, fils de Kenan [Canaan], fils de Ham [Cham]. »

D’après cette liste, Madghis ne descend pas de Berr. Nous avons déjà indiqué la diversité d’opinions à ce sujet[1] ; mais nous regardons celle-ci comme la vraie, car l’autorité d’Ibn-Hazm mérite toute confiance et ne saurait être contrebalancée par celle d’aucun autre écrivain. D’ailleurs, il rapporte la généalogie en question d’après le fils d’Abou-Yezîd, chef des Zenata. En adoptant cette liste, on est obligé de reconnaître que les Berbères seuls descendent de Bernès, et que les Botr, c’est-à-dire les enfants de Madghis-el-Abter, n’appartiennent pas à la race berbère. Les Botr se composent des Zenata et de quelques autres familles, ainsi que nous l’avons déjà exposé ; et bien qu’ils ne fassent pas partie des Berbères, ils en sont néanmoins les frères, puisqu’ils descendent, ainsi que les Berbères, de Canaan, fils de Cham, fait qui ressort de cette liste généalogique.

On rapporte, sur l’autorité d’Abou-Mohammed-Ibn-Coteiba[2], que les Zenata ont pour ancêtre Djalout {Goliath). Dans une liste transmise par cet historien, il est dit que Zenata est le même que Chana, fils de Yahya, fils de Darîs, fils de Djalout lequel est la même personne que Ouennour, fils d’Herbîl, fils de Djedîlan, fils de Djaloud, fils de Bedîlan, fils de Haci, fils de Bad, fils de Zeddjîk, fils de Madghis-el-Abter[3], fils de Caïs, fils de Ghailan. Une autre liste, fournie par le même généalogiste, représente Djalout comme fils de Djaloud, fils de Dîal, fils de Cahtan, fils de Fars, personnage connu[4]. Une troisième tradition, fournie par

  1. Voy. t. I, p. 178 et suivantes.
  2. Voy. t. I, p. 175, note.
  3. On retrouve ce passage, avec plusieurs variantes, dans le premier volume de cette traduction, p. 175. A moins d’avoir entre les mains un exemplaire, un bon exemplaire, de l’ouvrage d’Ibn-Coteiba, on ne saurait rétablir l’orthographe de ces noms propres.
  4. Dans son histoire de l’époque antéislamique, notre auteur représente Fars, c’est-à-dire les Persans, comme descendus de Laoud (Lud), fils de Sam (Sem)